Sommes – nous libres ? 

Bien évidemment, ce serait bien prétentieux, voire ridicule de ma part d’apporter une réponse tranchée à cette question sur laquelle se sont penchés plusieurs philosophes.
Il s’agit cependant d’une notion qui m’interpelle depuis très longtemps et mon avis n’a cessé d’évoluer au fil des années et du travail personnel que j’ai entrepris.

Force est de constater que la crise que nous traversons depuis 2 ans nous ramène avec force et parfois même violence à ce questionnement.
Étions-nous libres avant le début de cette pandémie ? Le sommes-nous aujourd’hui ? Pouvons-nous l’être vraiment ?

Avant 2020, la plupart s’accordait à dire que les Français (par exemple) vivaient dans une démocratie, et donc que nous étions libres de nos choix : celui de choisir son métier, son régime alimentaire, son (sa) conjoint.e, son mode de vie etc.

Et il n’est pas rare aujourd’hui d’entendre que les gouvernements mettent en place de plus en plus de lois liberticides et que le monde sombre donc dans un mode de gouvernance totalitaire.

Il est évident que nos déplacements, nos professions, nos activités, nos relations même, sont conditionnés par de nouvelles lois restrictives.
Peu importe que vous les jugiez légitimes ou pas. Mais est-ce que la liberté dépend des choix et décisions de l’Autorité, de ceux qui nous gouvernent ?

Aristote, philosophe grec de l’Antiquité, disait : « (…) Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d’avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent. »

Ceux qui ont déjà fait une psychothérapie ou suivi des thérapies alternatives du type « constellations familiales » ou « hypnose régressive quantique » vous diront que beaucoup de leurs maux ont pour origine des conditionnements, des blocages familiaux, ancestraux, voire issus de vies antérieures (pour ceux et celles qui y croient).
Donc, si on accorde du crédit à ces techniques, il serait facile de reconnaître que notre liberté n’est pas aussi grande qu’on peut le croire : beaucoup de nos comportements, choix, (dys)fonctionnements sont donc la conséquence d’un formatage complètement inconscient.

Ainsi, juste à titre d’exemple, on connaît tous.tes une personne qui « choisit librement » toujours le même type de conjoint.e maltraitant, et qui jure à chaque fois qu’on ne l’y reprendra plus…

Par ailleurs, sans parler de conditionnements intergénérationnels ou karmiques, il est facile de constater que notre éducation, la société, l’école influencent nos goûts, nos décisions et nos comportements.

Pourrions-nous nous passer des réseaux sociaux, de la télévision, du téléphone ou toute autre technologie ? Si la réponse est NON, c’est que nous en sommes dépendants, donc pas libres…

Est-ce toujours par choix (libre et éclairé) que beaucoup de femmes cachent leurs cheveux blancs, chaussent des chaussures à haut talon, vivent l’inconfort des épilations, ou est-ce qu’on leur a   « inculqué » ce qu’une  femme  devait faire pour être belle et désirable ?

Les hommes ne choisissent-ils que pour leur seul plaisir personnel de se sculpter un corps musclé et de le mettre en valeur, d’ingurgiter des litres et des tonnes de compléments alimentaires ou sont-ils  influencés par la société, les médias, les lobbys qui décident de l’apparence que doit avoir un homme viril, un mâle dominant ?

Pouvons-nous toujours affirmer que nous avons choisi librement et en toute conscience notre profession ? Parce qu’il arrive que ce soit par fidélité familiale, ou par provocation, ou par sécurité financière, ou…

D’après mes lectures, mes observations et mes expériences personnelles, il semblerait que beaucoup de nos choix soient faits …  pour attirer l’attention, obtenir de la reconnaissance, plaire, se démarquer ou faire partie d’une communauté, d’une « élite » …

 Serait-ce exagéré d’affirmer que nos choix n’ont souvent qu’un seul objectif : celui d’être reconnu.e, d’être  « aimé.e » ?

Et par conséquent, il me semble que le premier pas vers la liberté, est celui de s’aimer soi-même, fortement, complètement, inconditionnellement pour que nos choix deviennent éclairés, plus libres, et ne soient plus dictés par ce besoin et ce manque cruel d’amour.
Un des  grands challenges que nous propose 2022, semblerait-il …